Nous voici au Pays Basque, dans la pointe sud-ouest de la France, jouant avec la frontière espagnole. Le vent qui vient de l'océan Atlantique apporte avec lui l'humidité qui rend ses montagnes si vertes. Les brebis et les fermes à colombages rouges ou vertes colorent le paysage. En juin, on mangera des cerises, en octobre, des châtaignes. Ici, la montagne se vit, non seulement pour la randonnée, mais aussi pour l'élevage, les vergers, les fromages... et dans l'Histoire, pour les échanges entre les deux pays : la contrebande de marchandises et la fuite des populations (les plus récentes : durant la 2nde guerre mondiale et la dictature espagnole).
On triche un peu : le voyage commence juste à l'est du Pays Basque, dans le Béarn. Nous allons en vallée d'Aspe nous frotter aux hautes montagnes. Ici, le Pic d'Anie dépasse les 2500m, les bosquets laissent la place aux estives et aux pierriers. Les bergers fabriquent leurs fromages dans les cabanes centenaires des hauts pâturages, les sommets se reflètent dans les lacs d'altitude. Le mythique GR10 traverse la vallée, nous le croiserons souvent dans ce voyage, en emprunterons les plus belles portions.
Puis c'est à Saint-Jean-Pied-de-Port que nous nous arrêterons. Il y a le chemin de Compostelle qui passe dans la petite ville fortifiée, et l'accueil des pèlerins qui fait partie de la tradition. Il y a aussi les vignobles à flanc de colline, les crêtes vertes qui marquent la frontière, et la conserverie artisanale de produits locaux, au fond d'une petite vallée oubliée. À pied, en passant par l'Espagne, nous irons jusqu'à Bidarray, un village peu touristique, à travers montagnes, hameaux et frontons. De là-haut, on y voit toute la côte et l'océan Atlantique. Et c'est là où on passera les dernières journées : en marchant au-dessus des falaises et des collines du bord de mer, et pourquoi pas, en sautant à l'eau. Les bars, côté espagnol, sont réputés pour leurs pintxos, l'équivalent basque des tapas, on ne se privera pas !