
Réaliser l’ascension de l’Aconcagua : un voyage de trek engagé avec Karavaniers
Une montagne mythique, un voyage de trek exigeant : une aventure au sommet racontée par François-Xavier, guide Karavaniers et spécialiste de la destination.
Une sentinelle de pierre : le Cerro Aconcagua (6962m)
Peux-tu nous parler un peu de l’Aconcagua, en quoi cette ascension se distingue des autres ?
François-Xavier : D’abord, l’Aconcagua, c’est unique. C’est le plus haut sommet sur Terre qui soit non technique : 6 962 mètres à gravir sans besoin de matériel d’escalade. Il n’y a pas d’équivalent ailleurs sur la planète. C’est aussi la plus haute montagne du monde hors Himalaya, et le plus haut sommet des Amériques. Rien que ça, ça attire !
C’est aussi une montagne parfaite pour tester sa capacité à encaisser la très haute altitude, sans engagement technique extrême. Pour ceux qui rêvent de 7 000 ou 8 000 mètres, c’est une étape presque incontournable.
Un trek de ce calibre, ça s'adresse à qui ?
François-Xavier : Fondamentalement, c’est une expédition. Pas juste un trek. Et une expédition, ça veut dire être prêt à faire face à des imprévus, à sortir de sa zone de confort.
Physiquement, il faut être capable de marcher longtemps, plusieurs jours de suite, avec du dénivelé. Mais surtout, il faut être solide mentalement. C’est plus une affaire de tête que de jambes. Gérer le froid, la lenteur, l’inconfort, l’hypoxie, rester motivé malgré la fatigue, c’est ça qui fait la différence.
Et côté préparation physique et mentale justement, pour aborder ce trek, quel entraînement faut-il ?
François-Xavier : Pas besoin d’être un athlète, mais il faut être capable de puiser loin dans ses réserves. On recommande d’avoir déjà fait des treks exigeants, où on est allé chercher au fond, où on sait comment son corps réagit à la fatigue et au manque d’énergie. C’est une expédition où on porte son sac — entre 15 et 18 kilos — sur certaines étapes.
Tester son matériel aussi, c’est essentiel : être à l’aise sous un soleil accablant comme sous -20°C, parce que les extrêmes sont réels.
Il faut aussi avoir une expérience en altitude au préalable. Idéalement avoir fait un trek en haut de 3000 m. pendant plusieurs jours.
Comment Karavaniers aborde différemment ce voyage sur l'Aconcagua ?
François-Xavier : Ce qui change vraiment avec nous, c’est l’acclimatation. Avant de grimper sur l’Aconcagua, on passe sept jours dans le Cordon del Plata, un massif sauvage et isolé, sans infrastructures, situé à environ 100 kilomètres au sud de l’Aconcagua. Là-bas, il n’y a à peu près aucune infrastructure : pas de camps aménagés, pas de confort organisé. C’est la montagne à l’état brut et c’est un vrai plaisir d’y randonner.
On monte progressivement jusqu’à des altitudes de 5 500 mètres, ce qui nous permet de nous acclimater à l’altitude de manière naturelle. C’est une méthode inspirée de l’Himalaya : grimper haut, redescendre, repartir plus fort. Cela change tout pour la suite : physiquement, mais aussi mentalement.
Une fois sur l’Aconcagua, on retrouve une organisation plus développée avec des camps de base, mais l’objectif reste le même : arriver prêt. On prend la voie normale. Pas la plus spectaculaire, mais celle qui maximise les chances d’atteindre le sommet.
Et côté ambiance locale, gastronomie argentine ?
François-Xavier : Entre notre équipe Karavaniers et les partenaires locaux, l’ambiance est vraiment top ! Ça fait plus de 10 ans que nous travaillons avec les mêmes personnes. Et Mendoza, c’est réellement la cerise sur le gâteau : grillades, grands vins rouges, gastronomie mélangée d’influences italiennes, gaucho et andines. C’est vraiment un voyage de contrastes : minimalisme sur la montagne… et opulence en ville !








Quelles sont les difficultés rencontrées lors de cette expédition?
François-Xavier : Les contrastes climatiques. Jusqu’à 5 000 mètres, on peut cuire sous 35°C à cause de la fournaise d’altitude. Et plus haut, geler à -20°C. Peu de pluie, mais du vent et des écarts de température extrêmes. Il faut être capable de gérer ces conditions, physiquement et mentalement.
Quand partir pour un trek sur l’Aconcagua ?
François-Xavier : L’été austral, donc pendant notre hiver. La saison s’étale de mi-novembre à mi-mars. Mais honnêtement, janvier, c’est l’idéal : les fenêtres météo sont les plus stables.
Gravir l’Aconcagua avec Karavaniers, ce n’est pas juste viser un sommet. C’est vivre une expédition humaine, engagée, marquante. Où chaque pas, chaque souffle, chaque soirée passée sous les étoiles raconte une histoire.
Le 20 décembre 2025 : Un départ exclusif avec Les Chèvres de Montagne
Le projet « L’Aconcagua avec Les Chèvres de Montagne » s’annonce comme le plus engagé jamais entrepris par le groupe jusqu’à maintenant — une véritable immersion en haute altitude, à près de 7000 mètres.
Pour cette première grande expédition des Chèvres, l’approche choisie reste volontairement conservatrice. L’idée est de maximiser les chances d’atteindre le sommet en misant sur une acclimatation progressive, sans détour, et en se concentrant uniquement sur l’ascension par la voie normale. Contrairement à notre itinéraire habituel, il n’y aura donc pas d’acclimatation dans le massif du Cordon del Plata cette fois-ci.
Le départ étant prévu le 20 décembre 2025, cela signifie que Noël et le jour de l’An seront célébrés… sur la montagne !
Et si cette période a été choisie, c’est aussi parce qu’elle résonne bien avec l’esprit des Chèvres : celui du mélange entre effort et célébration.
Au camp de base de l’Aconcagua, les fêtes prennent un air unique : asados improvisés, repas spéciaux partagés entre tentes, ambiance festive dans la tente-café, parfois même avec DJ et musique.
En Argentine, le temps des fêtes a encore une vraie importance, et le vivre à 4300 mètres, dans une communauté de grimpeurs venus de partout, ça a quelque chose de fort. C’est exactement ce que recherchait Renée-Claude, guide sur le voyage avec les Chèvres : une expédition qui conjugue engagement physique, accomplissement collectif et petits bonheurs partagés.
Paula Pozzos, notre guide locale, accompagne des groupes depuis quatre ans maintenant dans la cordillère des Andes. Elle a déjà atteint le sommet de l’Aconcagua huit fois. Paula accompagnera le départ du 20 décembre 2025 pour cette première expérience des Chèvres en haute montagne. Une saison qui s’annonce déjà… mémorable !