Marcheur solitaire sur un sentier rocailleux à flanc de montagne, cordillère sauvage au nord de la Bolivie

Bolivie : un trek rare et puissant au nord de la cordillère Royale

Entretien avec Astrid, spécialiste voyages chez Karavaniers

Pourquoi avoir choisi l'Apolobamba plutôt que les classiques de la cordillère Royale ?

Parce que c’est l’un des coins les plus sauvages et les plus reculés de Bolivie. L’Apolobamba fait partie de la cordillère des Andes, mais elle est à l’écart des circuits fréquentés. C’est un itinéraire très rarement emprunté, si bien que notre équipe bolivienne est sans doute la seule à s’y rendre régulièrement.

On y retrouve l’âme intacte de l’Altiplano bolivien : des montagnes brutes, des villages Aymara encore bien vivants, un mode de vie traditionnel, et un lien à la nature puissant et silencieux. Il n’y a pas de mise en scène, pas de folklore : juste la montagne, dans toute sa splendeur.

Vue panoramique de La Paz au coucher du soleil, avec ses bâtiments colorés nichés dans une vallée entourée de montagnes, dominée par l’imposant sommet enneigé de l’Illimani. Deux randonneurs progressant sur un sentier rocailleux en haute altitude dans la Cordillère Royale, avec en arrière-plan un lac turquoise s’étendant entre les montagnes.

Qu’est-ce qui caractérise ce trek ?

C’est un grand trek d’altitude, exigeant, isolé, et spectaculaire. Pendant huit jours, on franchit chaque jour des cols entre 4 000 et 5 000 mètres d’altitude, parfois sur la neige ou la glace, sans avoir besoin d’équipement technique. Il n’y a pas de sentiers balisés : on suit les traces des vigognes et des lamas. C’est un itinéraire grandiose, austère par moments, mais d’une beauté immense. L’isolement est réel, on est loin, très loin de tout.

Randonneur solitaire observant une vaste vallée glaciaire entourée de montagnes abruptes et partiellement embrumées dans la Cordillère Royale en Bolivie. Groupe de randonneurs progressant sur un sentier escarpé surplombant une série de lacs turquoise dans un paysage minéral aride de la Cordillère Royale en Bolivie.

Pour qui est fait ce voyage ?

Pour de bons randonneurs ayant déjà une expérience de trek en altitude et de camping rustique. Il peut faire -10°C à -15°C la nuit. Il faut être prêt à dormir sous tente, à marcher longtemps à haute altitude, à être loin du confort. C’est un trek qui se mérite.

La logistique est originale : pas de mules ni de chevaux, mais un véhicule qui déplace les bagages d’un camp à l’autre. En journée, chacun porte son sac de jour, et il faut atteindre le campement à pied. Cela ajoute à l’engagement, mais offre aussi plus de souplesse.

Randonneurs progressant sur un sentier herbeux d'altitude dans la Cordillère Royale en Bolivie, avec en toile de fond des sommets enneigés et un lac glaciaire. Vue d’un glacier abrupt dans la Cordillère Royale en Bolivie, avec des parois de glace blanche contrastant avec les roches grises environnantes, sous un ciel bleu parsemé de nuages.

Comment se passe l'acclimatation ?

L’acclimatation commence dès notre arrivée à La Paz située à plus de 3 600 m. On passe ensuite plusieurs jours sur les rives du lac Titicaca, à 3 800 mètres, dans un environnement plat, propice à un ajustement en douceur. On fait de petites randonnées avec des vues incroyables sur le lac, puis on grimpe graduellement dans la Cordillère Apolobamba. Une fois sur le trek, on reste constamment entre 4 000 et 5 000 m durant une semaine, avec pour objectif de garder un rythme lent, en connexion avec la nature et la culture.

Groupe de trekkeurs prenant un petit-déjeuner en plein air autour d'une table dressée, dans un paysage de haute montagne en Bolivie, sous un ciel bleu éclatant. Trekkeurs marchant sur un sentier de haute montagne en Bolivie, entourés de rochers et de sommets enneigés sous un ciel parfaitement dégagé. Demander à ChatGPT

Quelle place prennent les rencontres humaines ?

Elles sont rares mais profondes. On est très isolés durant le trek, mais il arrive de croiser quelques familles aymara vivant à plus de 4 000 m. Les échanges sont simples, authentiques, souvent facilités par notre guide local, qui parle la langue, connaît les villages, les gens, les usages.

L’acclimatation sur le lac Titicaca est aussi un moment plus social, avec une nuit sur l’Isla del Sol, et des contacts avec les habitants du lac. Mais une grande partie de la richesse humaine du voyage se joue aussi au sein du groupe et dans le lien avec les guides, qui font le pont entre notre expérience de voyageur et cette culture andine forte.

Femme bolivienne en tenue traditionnelle descendant un sentier fleuri, avec vue sur le lac Titicaca et les montagnes en arrière-plan. Groupe de randonneurs en pause sur un plateau andin, entourés de montagnes escarpées sous un ciel bleu clair.

Quelles sont les grandes émotions du parcours ?

Le sentiment d’accomplissement est immense. Chaque col passé, chaque journée achevée, chaque matin où l’on ouvre sa tente face à la montagne… Il y a là une connexion intime avec un territoire rude et grandiose.

On a parfois l’impression d’être seuls au monde. C’est l’un des rares endroits où l’on peut marcher durant vingt jours sans croiser de routes, de bâtiments, ni d’autres groupes. On est au pied des glaciers, entourés de sommets andins, de paysages bruts, bouleversants. C’est un voyage qui marque à vie, qui transforme.

Troupeau de lamas paissant sur un plateau semi-enneigé face aux sommets enneigés de la Cordillère Royale, sous un ciel dégagé. Groupe de randonneurs descendant un sentier rocheux en haute altitude, longeant un lac glaciaire turquoise dans la Cordillère Royale bolivienne.

Pourquoi choisir la Bolivie pour vivre ce type d’expérience ?

Parce que la Bolivie ne triche pas. Elle est authentique, généreuse, sans compromis. Elle ne se met pas en scène pour le voyageur, elle s’offre telle qu’elle est, avec ses contrastes puissants, ses habitants discrets et fiers, ses paysages sans fin.

C’est un pays qui nous invite à explorer sans filtre, à revenir à l’essentiel, à marcher humblement.

Une expérience rare pour les amoureux de montagne et de silence

Ce trek dans l’Apolobamba s’adresse à celles et ceux qui veulent vivre la montagne en grand : sans bruit, sans foule, sans repères. Une expérience engagée, mais d’une beauté à couper le souffle, dans l’une des cordillères les plus confidentielles du continent.

Groupe progressant en file sur une crête aride dominant un lac glaciaire turquoise
Thomas
Deux randonneurs face à un lac d’altitude dans la cordillère Apolobamba, sommets enneigés en arrière-plan
Julie Betelu
Randonneur marchant sur un sentier enneigé en montagne sous un ciel bleu.
Julie Betelu
Lama observant les randonneurs dans une vallée d’altitude, paysages typiques de la Cordillère Royale
Fleur de cactus rouge vif poussant au sol dans un paysage d’altitude semi-aride.
Julie Betelu
Scène de vie andine avec une bergère et des animaux près d’un cours d’eau, sous un ciel dégagé.
Julie Betelu
Explorateurs marchant à l’intérieur d’un tunnel de glace bleu turquoise sous un glacier bolivien.
Julie Betelu
Personne seule marchant sur une vaste pente sableuse dans un décor de haute montagne andine.
Julie Betelu