
À la découverte d’un Japon plus confidentiel : entre Kyushu, Shikoku et la mer intérieure
Quand on pense au Japon, on imagine souvent les cerisiers en fleurs, les temples de Kyoto ou les néons de Tokyo… Mais ce pays, formé à 70 % de montagnes, recèle bien d’autres trésors pour les marcheurs.
Et si, plutôt que de suivre la foule, on longeait la mer intérieure de Seto ? Si l’on traversait ses îles par des ponts suspendus, arpentait les flancs fumants des volcans de Kyushu et marchait quelques étapes du pèlerinage sacré de Shikoku ?
C’est ce que propose ce voyage signé Karavaniers : un Japon plus discret, plus doux, où chaque pas invite à la contemplation. Un itinéraire pour découvrir l’archipel à pied, au rythme des saisons idéales pour l’ambiance recherchée.
Pourquoi avoir voulu développer un second itinéraire au Japon, cette fois du côté de Kyushu et de la mer intérieure ?
François-Xavier :L’idée, c’était d’explorer une autre partie du pays que je ne connaissais pas encore à l’époque. Aller vers l’ouest, le sud-ouest, dans des régions un peu moins fréquentées comme Kyushu, une île volcanique au climat presque tropical. Il y avait aussi Shikoku, qui m’attirait pour son écosystème particulier et son célèbre pèlerinage des 88 temples. En regardant la carte, on s’est rendu compte que la mer intérieure de Seto devenait un fil conducteur évident : on en fait littéralement le tour — en passant par Shikoku, Kyushu, Hiroshima, et en remontant tranquillement la côte vers Himeji et Osaka.
Kyushu, Shikoku & Mer intérieure
Ce nouvel itinéraire, il est complémentaire de celui des Alpes et du Kumano Kodo ?
François-Xavier : Oui, tout à fait. D’un point de vue géographique, mais aussi sur le plan du rythme. Ce voyage est clairement de niveau 1 chez nous. C’est la marche qui structure les journées, mais avec une grande place accordée à l’exploration culturelle. C’est un Japon où l’on prend le temps. Et surtout, ça ouvre la porte à des personnes qui veulent découvrir le Japon sans que l’effort physique soit trop exigeant. Une belle entrée en matière, en somme.
Et on est toujours accompagné par un guide Karavaniers sur place ?
François-Xavier : Bien sûr. Comme Camille, un de nos guides sur place : francophone, installé au Japon depuis plus de dix ans, marié à une Japonaise. Ce sont des « facilitateurs » formidables, enracinés dans la culture, mais capables d’expliquer avec beaucoup de clarté les codes sociaux, les traditions, le quotidien. Une vraie passerelle entre le Japon et nous.
Quels sont les meilleurs moments pour faire ce voyage, côté saison ?
François-Xavier : On a voulu éviter la haute saison des sakura, en mars-avril, qui attire énormément de touristes et fait grimper les prix. On a donc misé sur mai et novembre. En mai, c’est la grande floraison, une période stable au niveau météorologique et donc, agréable — autour de 24 à 28 °C. Et novembre, c’est le koyo, la saison des érables colorés. Une période magnifique, contemplative. Les Japonais eux-mêmes prennent le temps de s’arrêter et d’admirer les couleurs.
Peux-tu nous parler des lieux traversés pendant cet itinéraire au Japon ?
François-Xavier : Il y a plusieurs pôles intéressants. À Shikoku, on va effleurer le célèbre pèlerinage des 88 temples : on en visite trois, pour capter l’esprit du lieu. On est basés près de Takamatsu. Sur Kyushu, on explore le massif volcanique du mont Aso — des paysages contrastés, qui rappellent parfois ceux d’Amérique du Nord, mais avec une touche tropicale bien asiatique. On loge à Beppu, connue pour ses sources thermales.
On passe aussi par Hiroshima — un arrêt important pour saisir une autre facette de l’histoire du Japon. Plus loin, on visite le château médiéval de Himeji. On avait déjà vu celui de Matsumoto dans notre autre itinéraire, alors celui-ci vient compléter cette facette historique. Et puis, il y a l’île de Naoshima…
Naoshima, c’est une île artistique, non ?
François-Xavier : Oui, c’est un lieu fascinant. Des artistes japonais, comme Yayoi Kusama, y ont créé une sorte de laboratoire culturel. On y retrouve musées, sculptures extérieures (la fameuse citrouille jaune), centres d’exposition. L’exploration se fait à pied, comme un fil entre nature et art contemporain. C’est une belle transition dans le voyage.
Et la traversée en vélo ?
François-Xavier : Ah oui, on entre sur Shikoku par la Shimanami Kaido : un réseau de pistes cyclables qui relie Honshu à Shikoku via une série de ponts et d’îlots. C’est du vélo contemplatif, accessible à tous. Une belle manière de découvrir la mer intérieure, tout en douceur.
Un mot sur les transports utilisés dans ce voyage à travers le Japon ?
François-Xavier : On a fait en sorte de minimiser le temps de déplacement et notre impact écologique. On prend des trains à grande vitesse (Shinkansen), des traversiers, des bus publics, parfois un bateau de nuit pour traverser la mer intérieure. Et puis le vélo, bien sûr. Sur 19 jours de voyage, on passe environ 18-19 heures en transport — ce qui est très peu, vu l’étendue du parcours.







