Ce qu’on aime le plus dans nos voyages en Europe ? Comment dire…
Quand je prépare les voyages en Europe de l’année, j’ai en tête mon idéal de journée. Des sentiers qui serpentent dans les montagnes et dans l’Histoire, des fleurs et du soleil. Les oiseaux et des bêlements de brebis. Ça sent le pin chaud ou la terre humide, ou parfois même l’iode et les embruns. La ligne de crète comme objectif, et lorsqu’on l’atteint, wow la vue ! Pour redescendre en passant par une bergerie, et là, ça sent l’odeur forte, un peu rance, des troupeaux qui y vivent. Et leurs clochettes. Après une douche qui lave de la fatigue du jour, rendez-vous sur la terrasse pour prendre l’apéritif probablement, parler et rire avec les autres voyageurs, et pourquoi pas quelques étirements. Et puis, place au voyage des papilles. À table, chaque terroir a ses spécialités, accompagnées d’une incommensurable fierté locale. C’est toujours bon signe, ce chauvinisme culinaire. Les mollets tirent un peu, l’estomac est repu, les rires secouent les voyageurs. Demain, on recommencera. C’est ça, un voyage en Europe.
Alexandre Choquette
Pourquoi aller au Pays Basque ?
Ahhh les sommets pyrénéens rocailleux, dont les flancs herbeux sont utilisés comme estive, c’est-à-dire comme garde-manger pour les troupeaux de vaches et de brebis. C’est là qu’on marche, dans ces sentiers qui montent jusqu’aux bergeries d’altitude, voire jusqu’au lac ou pourquoi pas le col… peut-être même jusqu’aux sommets ? Puis, les crêtes s’adoucissent et le vert devient plus prégnant dans le paysage. Au loin, le bleu de la mer. Partout ces vieilles fermes imposantes ponctuent les vallées de blanc et du rouge des boiseries. Les chevaux semi-sauvages broutent en liberté, les jeunes et moins jeunes jouent à la pelote basque, et l’art de bien manger est élevé au rang de religion! On ne sait plus trop si on est en Espagne ou en France, mais assurément… on est au Pays Basque, et c’est ça qui compte.
Comment va-t-on en Crète ?
La Crète, on y va depuis les débuts de Karavaniers. À l’époque, la bergerie était un dortoir, on préférait souvent y dormir à la belle étoile dans la quiétude absolue. Et puis, de petits bungalows ont été construits, intégrés à la nature. Notre séjour s’y est étiré. La quiétude n’a pas changé, les troupeaux sont toujours là. Au fil des années, les guides ont apporté des variantes, certaines sont restées et notre itinéraire, disons-le sans modestie, est probablement le meilleur possible en Crète. La variété des paysages est ce qui m’a le plus surprise. Bien sûr, nager dans l’eau turquoise est un grand luxe en randonnée. La petite crique de Loutro est d’un charme fou. Mais ces gorges qui remontent vers les montagnes… un plaisir incroyable!
Explorez la Crète avec un guide
C’est là aussi qu’est né notre premier voyage en liberté : on connaissait tellement bien chaque sentier, chaque aubergiste, qu’on pouvait expliquer aux voyageurs expérimentés comment y randonner par soi-même. C’est l’idéal pour délaisser les locations de véhicule et fuir le tourisme de masse. Et pour s’offrir des vacances actives, simples, riches.
Que fait-on en Grèce ?
Ici, c’est Alice, notre guide, qui nous a proposé cet itinéraire. Loin des villages blancs crétois qu’on aime beaucoup, l’architecture traditionnelle surprend. Mais surtout, le massif de Pinde est très loin du tourisme des îles grecques, il a des allures d’un autre temps. Celui où on savait prendre le temps de faire une chose à la fois (marcher, manger, dormir), sans courir, sans surstimulation. Cela fait un bien fou. Ajoutez des paysages étonnamment montagneux, ces villages au charme fou et bien sûr la généreuse cuisine grecque… et voilà.
Pourquoi ce voyage en Andalousie ?
En tant que tripeux de treks engagés, en amour avec notre sac de couchage et les nuits étoilés sous la tente, nous étions surpris par ce plaisir coupable qu’était le nôtre lorsque nous allions guider en Crète… Imaginez-vous donc, le luxe d’un vrai lit et d’aller au restaurant tous les soirs ! Les voyageurs ne s’y trompaient pas, eux aussi succombaient au charme de ce voyage Dolce Vita. Ils nous disaient « et après la Crète, on va où ? ». Alors… l’Andalousie. Né d’un repérage infructueux pour du kayak de mer sur la côte andalouse et d’une rencontre avec Sepp, qui tient l’auberge d’un minuscule village accroché dans la vallée, notre deuxième itinéraire Dolce Vita rivalise avec la Crète quant aux plaisirs de la randonnée… et de l’assiette ! Là aussi, un zeste d’Histoire, des traditions immuables et la marche comme seul moyen de locomotion. Comme un retour à l’essentiel.
Explorez l’Andalousie avec un guide
Nous proposons une version en Liberté, toujours avec cette magie de tout faire à pied. C’est le meilleur de la région qui se révèle. Fuyez ceux qui vous encouragent à louer une auto pour randonner dans l’Alpujarra, quel sacrilège!
Explorez l’Andalousie en liberté
Et puis, la Sardaigne
Toujours en pensant à cet immense bien-être qu’on ressent tous – guides et voyageurs – lors de ce trek en Crète, il y a en Sardaigne de quoi répéter la formule : de belles randonnées qui fatiguent les jambes, la gastronomie locale pour récupérer des forces (et se gâter) et les plages pour se rafraîchir. Sans oublier les roches omniprésentes, les troupeaux en liberté et les petites auberges. C’est donc ici qu’a vu le jour le 3ème voyage Dolce Vita.
Au bout de l’Europe, le Monténégro
Celui-ci, c’est le grand oublié… que dis-je, le petit oublié, car sa taille est modeste. Mais il est couvert de parcs nationaux, hommages à ces massifs montagneux spectaculaires. Et oubliés donc. Là où les agences habituellement courent de l’Albanie au Monténégro, et parfois jusqu’à la Croatie, nous avons pris le parti de nous concentrer sur trois massifs monténégrins. Et bien nous en a pris ! Ces Alpes-là réservent bien des surprises aux randonneurs… de bien belles surprises! Certaines anciennes cabanes de bergers, autrefois utilisées pour les pâturages estivaux, ont été transformées en petits hébergements touristiques : des bungalows au confort sommaire abritent 2, 3, 4 lits, une douche, et dans le bâtiment principal, une cuisinière prépare les plats traditionnels : savoureux, copieux, généreux. Lors du repérage, un peu trop tôt dans la saison, des murs de neige de la hauteur d’une auto bordaient les routes des cols – de quoi nous dire que l’hiver là-bas doit être pris au sérieux. Quant à l’été, il est suffocant. La fenêtre pour y randonner est donc réduite : juin et septembre, ce sera!
Ne pas jouer à saute-mouton aux Canaries
Il est fascinant de s’imaginer passer 3 ou 4 mois sur les îles Canaries, tous ces écosystèmes si variés, tous ces villages, et les plages, ah… les plages ! Mais voilà, pour un voyage de deux semaines, soit on vole d’une île à l’autre, avec un court arrêt dans chacune et finalement, on ne voit rien… soit on réduit les ambitions et on prend le temps de visiter une ou deux îles grâce aux ferries. C’est alors qu’on touche le Graal, avec cette traversée (les deux-tiers d’une boucle) de la Gomera, tout à pied, des crêtes aux plages, et des plages aux villages. Tout faire à pied, quelle respiration dans notre monde pressé !
Explorez les Canaries avec un guide
Dans notre version en liberté, encore, nous n’avons pas succombé aux chants des sirènes de la location d’auto. Certes, ça serait moins complexe à organiser, mais moins dépaysant aussi. Moins de rencontres d’ailleurs. Tandis qu’avec les bus, un coup de pouce d’un ami taxi et notre trek de la Gomera, on peut vraiment ressentir ce sentiment d’immersion et d’aventures, comme les voyageurs d’il y a 40 ou 50 ans, lorsqu’il fallait prendre les transports en commun, lorsque la simplicité nourrissait le quotidien.
Explorez les Canaries en liberté
Le Portugal, un cas d’école ?
La malédiction, lorsque notre travail est notre passion, c’est qu’on ne connait plus de vacances. Car lorsqu’on n’est pas au bureau ou en train de guider, on part randonner, voyager, pagayer… entre amis, seul, en famille. Et invariablement, on analyse tout ce qu’on vit. Au point de souvent revenir avec un voyage en tête. Et c’est ainsi que le Portugal est né. Au retour des vacances en famille de François-Xavier, nous nous sommes penchés sur les cartes qu’il rapportait, étincelle dans ses yeux et photos à l’appui de son enthousiasme. Ça nous a pris du temps d’étude, des discussions avec des agences portugaises, pour finalement revenir aux fondamentaux Karavaniers. Non, nous ne nous installerons pas dans un hôtel classique en ville pour rouler 1h matin et soir pour aller randonner, ça n’a pas de sens. Nous allons le faire à notre manière. Se replonger encore plus dans les cartes, Google Earth et les souvenirs de FX. On dirait bien que ce village est relié à cet autre par un sentier, et puis ici, aussi. Quant à cette vallée et sa rivière, ce serait dommage de ne pas y passer. Et d’aller voir ce château médiéval et les greniers à grain. Sur le papier, ça marchait. Nous sommes allés sur place pour vérifier, calculer les durées de marche, s’assurer qu’on puisse loger à chaque étape, et se nourrir ! 6 mois plus tard, nous y étions avec un beau groupe. Et c’était encore mieux que sur le papier : les jolis chemins médiévaux bordés de murets de pierre recouverts de mousse. Les randonnées plutôt douces. L’absence de foules. Les parois granitiques. Les vaches en liberté. L’exemple parfait de comment nous créons un nouveau voyage.
Bientôt, nous le proposerons aussi en liberté, juste le temps d’apprendre par cœur chaque virage, chaque arbre.
L’Irlande
Petit dernier de la programmation en Europe, notre voyage en Irlande qui voit le jour en 2025 a lui aussi nécessité une grande préparation ! D’abord, toujours, les cartes. Puis Simon qui y va et explore tous ces sentiers. Ensuite, un casse-tête : l’Irlande, c’est un sacré budget, comment faire pour que le voyage reste abordable sans couper dans le programme que Simon a prévu. Mission accomplie ! Le fil rouge de notre itinéraire, c’est d’explorer l’anneau de Kerry, mais à pied et en choisissant les plus belles variantes, jusqu’aux îles folles de Skellig, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pubs et moutons à profusion !
La Norvège
Un OVNI dans nos voyages en Europe, ce voyage est une introduction au trek en autonomie, un trait d’union entre le grand nord estival et l’Europe. Ici, on s’initie à la liberté des grands espaces, lorsqu’on plante sa tente en pleine nature (et quelle nature !!), mais en douceur : on alterne avec des nuits dans les maisons traditionnelles. Les Lofoten, c’est ce petit archipel qui s’égrène dans la mer du Nord, en haut de la carte de la Norvège. De la dentelle terrestre : des fjords, des montagnes qui compensent en verticalité leur petite taille, des lacs, des plages. Des maisons colorées parsemées en hameaux. Oubliez la frénésie, les lumières nocturnes des villes, c’est un autre monde.
Et le futur ?
De nombreuses envies nous animent. Reste à choisir, à étudier les cartes toujours, avant d’aller repérer. Car ici, on prend le temps de connaître notre itinéraire avant d’y emmener des voyageurs. Et le plus dur est bien là : choisir. 😊 Un joyeux problème !
À bientôt en Europe,
Julie
